William De Vijlder

Directeur de la Recherche Economique du Groupe BNP Paribas

Cycle économique

Comment évoluent la croissance économique, l’inflation, l’emploi dans un pays ou une région du monde ? William De Vijlder s’intéresse aux fluctuations cycliques d’une économie en phase de crise, d’expansion, de récession ou de reprise, dans une analyse conjoncturelle.

Federal Reserve

Décalages longs et variables dans la transmission de la politique monétaire : le cas des États-Unis

L’enquête de la Réserve fédérale américaine auprès des responsables du crédit (SLOOS) éclaire sur la manière dont les changements de politique monétaire influent sur les critères d’octroi et la demande attendue de prêts. Au vu de la dernière enquête et des relations historiques, la croissance moyenne du volume des investissements des entreprises et des ménages sera très probablement négative au cours des prochains trimestres. De plus, des travaux de recherche récents montrent que, depuis 2009, l’impact maximal de la politique monétaire sur l’inflation pourrait être atteint plus rapidement. Compte tenu de la relation existant entre les critères d’octroi de prêts, la demande de crédit attendue et les investissements des entreprises et des ménages, ainsi que d’un possible raccourcissement des délais de la transmission monétaire, les décisions de la Réserve fédérale dépendront plus que jamais des données.

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Entretien William De Vijlder pour la Bourse et la Vie

William De Vijlder, Chef Economiste au sein de la banque BNP Paribas répond aux questions de Didier Testot (La Bourse et la Vie TV). L’évolution de l’inflation et la politique mise en oeuvre par les banques centrales pour contrer ses effets restent l’objet de toutes les attentions.

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Engrenage inflation

Zone euro : une désinflation à la lenteur déconcertante

Les chiffres préliminaires de l’inflation pour le mois de février ont eu l’effet d’une douche froide au vu de l’accélération de l’inflation sous-jacente. Pour évaluer l’évolution des prix depuis le début de 2022, l’inflation mensuelle a été calculée pour l’ensemble des composantes (plus de 400) de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH). Si la distribution des fréquences de l’inflation moyenne mensuelle entre octobre 2022 et janvier 2023 n’a guère évolué par rapport au premier trimestre 2022, l’inflation a néanmoins changé de nature. Alors que la hausse annuelle des prix de l’énergie a ralenti, celle des prix des produits alimentaires accélère toujours. Avec la répercussion des différents chocs, l’inflation devient persistante. À terme, l’évolution des salaires devrait également jouer un rôle clé. Les données récentes sur l’inflation ont fait grimper le taux final attendu de rémunération des dépôts par la BCE, ce qui constitue un frein supplémentaire pour l’activité. Lorsque l’inflation accélère de manière inattendue, la probabilité d’un ralentissement de la croissance tout aussi inattendu augmente.

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États-Unis : les jeux ne sont pas faits

Aux États-Unis, la phase d’expansion du cycle conjoncturel, la période de forte inflation, le cycle de resserrement monétaire comme le mode « risk-on » (appétit pour le risque) sur les marchés semblent loin d’être terminés. La croissance relativement forte en cours renforce le risque d’interruption du ralentissement de l’inflation. Pour décrire une telle situation, les observateurs commencent à parler de scénario « sans atterrissage ». Cependant, à en juger par les données les plus récentes, un « atterrissage différé » semble être le scénario le plus probable. Les marchés s’attendent à présent à un taux final plus élevé et, par conséquent, à un allongement de l’horizon de baisse des taux. Plus le taux final est élevé, plus grande est la probabilité d’un atterrissage chaotique.

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États-Unis : emplois vacants, rétention de main-d’œuvre et désinflation

Néanmoins, le processus pourrait prendre, cette fois-ci, plus de temps, et ce pour deux raisons : d’une part, la rétention de main-d’œuvre qui devrait limiter la hausse des licenciements et, par conséquent, le taux de chômage, et, d’autre part, le taux élevé de vacance d’emploi, qui devrait soutenir la création d’emplois. Autrement dit, la désinflation risque fort d’être lente.

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William De Vijlder

Comprendre les anticipations ‘prématurées’ d’assouplissement monétaire

Comment expliquer les anticipations apparemment prématurées d’assouplissement monétaire ? Il se pourrait qu’elles traduisent des écarts de vues sur les perspectives économiques, mais la faible ampleur de ces écarts ne justifie pas les niveaux actuels des marchés. Le fait que les investisseurs gèrent de manière rationnelle leur exposition au risque pourrait être une autre explication. Ils savent que si les banques centrales créaient la surprise en adoptant une orientation accommodante, un rallye sur les marchés actions et obligataires s’ensuivrait. Ils savent également que si les banques centrales sont réticentes à adoucir dès à présent leur propos, elles peuvent jouer la surprise comme elles l’ont déjà fait par le passé. Plus on approche du pic cyclique des taux, plus il y a de chances que les banques centrales changent leur message. Or, les investisseurs ne peuvent se permettre d’attendre une telle annonce pour se repositionner, ce qui les conduit donc à anticiper les baisses de taux très en amont. Lorsque les banques centrales finiront par changer l’orientation de leur politique monétaire, les marchés auront ainsi déjà anticipé le mouvement. En attendant, si les indicateurs économiques se révélaient meilleurs que prévu, les anticipations de baisse des taux seraient réajustées, ce qui entraînerait une hausse de la volatilité sur les marchés.

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Economy

Les banques centrales, les marchés et l’économie pris à contre-pied à trois reprises  

Aux États-Unis, les conditions financières se sont assouplies ces derniers mois, réduisant ainsi l’efficacité du resserrement monétaire de la Réserve fédérale. Pour autant, Jerome Powell n’a pas semblé trop s’en inquiéter si bien que les marchés ont rebondi et que les conditions financières ont poursuivi leur détente malgré le discours ferme du FOMC. Dans la zone euro, le nouveau relèvement des taux par la BCE et l’engagement de cette dernière en faveur d’une nouvelle hausse en mars ont fait nettement reculer les rendements obligataires, les marchés anticipant le pic cyclique des taux directeurs. Ces évolutions traduisent la crainte de ne pas avoir investi dans la bonne catégorie d’actifs quand les banques centrales changeront leurs discours. Au vu de l’expérience passée, on peut s’attendre à ce que les marchés obligataires et actions montent lorsqu’ils considéreront que le cycle de resserrement sera (presque) terminé. Comme l’on a vu avec le très bon rapport sur le marché du travail américain, ce positionnement présente toutefois aussi le risque d’être pris à contre-pied par les données avec, à la clé, une forte volatilité.

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United States of America

 Croissance du PIB aux États-Unis : bonne à première vue, plus trouble sous la surface

Sur une base annualisée, le PIB américain a augmenté de 2,9% au quatrième trimestre 2022 par rapport au troisième. Cette bonne augmentation ne fait que marquer un léger ralentissement trimestriel. Ce chiffre s’est également révélé supérieur à la prévision du consensus. Toutefois, une analyse détaillée montre qu’il y a matière à préoccupations. Environ la moitié de l’augmentation du PIB relève de la reconstitution des stocks. Cette hausse succède à deux trimestres de contribution négative. Les dépenses de consommation personnelle ont également contribué à environ la moitié de l‘augmentation du PIB, mais les investissements dans les structures ont eu un impact négligeable et, sous l’effet de taux hypothécaires élevés, les investissements résidentiels continuent de peser sur le PIB. En outre, au dernier trimestre 2022, le PIB n’a progressé que de 1,0% par rapport au même trimestre 2021. Malgré la résilience apparente au quatrième trimestre, les courants sous-jacents sont clairement négatifs, et les effets retardés des hausses de taux passées et des hausses de taux directeurs à venir devraient les renforcer. Sans la vigueur du marché du travail, les débats autour d’un risque de récession seraient encore plus intenses.

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États-Unis : créations d’emplois et taux de chômage

L’état du marché du travail occupe une place centrale dans l’analyse du cycle économique d’un pays. Aux États-Unis, d’après les données historiques, le pourcentage de mois, sur les douze derniers mois, au cours desquels moins de 200 000 emplois non agricoles ont été créés, augmente avant une récession. Aujourd’hui, cet indicateur s’établit à 0 %. Malgré de nombreux signaux erronés, une hausse significative de ce pourcentage doit inciter à la vigilance et à un examen plus approfondi des autres données pour évaluer le risque de récession. Une autre approche consiste à établir le lien entre les statistiques mensuelles d’emploi et le taux de chômage. Cependant, au vu des dernières données sur les créations d’emplois, une hausse rapide du taux de chômage, d’une ampleur suffisante pour déclencher un signal de récession, semble improbable. Autrement dit, le ralentissement de la croissance des salaires et, de manière plus générale, la décrue de l’inflation sous-jacente, pourraient prendre plus de temps que prévu, obligeant la Réserve fédérale à maintenir plus longtemps des taux directeurs élevés. Ce n’est pas exactement ce que les marchés financiers intègrent dans les cours.

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Dollar US

États-Unis : indicateurs avancés, marché du travail et le débat autour de la récession

Malgré le rythme actuellement soutenu de la création d’emplois et le ralentissement des augmentations salariales, qui, par leur impact sur l’inflation, pourraient influencer la politique future de la Fed, les données récentes sont suffisamment ambiguës pour alimenter le débat sur une possible entrée en récession des États-Unis. L’enquête auprès des prévisionnistes professionnels indique un risque accru de récession, tout comme l’inversion de la courbe des taux et la tendance à la baisse de l’indice des indicateurs économiques avancés du Conference Board. Si cet indice devait marquer de nouvelles baisses, on devrait s’attendre, si on se fonde sur la corrélation historique entre ces données, à un repli important des créations d’emplois, ce qui donnerait raison aux tenants d’une récession imminente.

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BCE

Zone euro : un début d’année sur une note d’optimisme

La baisse du prix du gaz, la décrue de l’inflation globale et l’amélioration des données d’enquête en décembre ont donné le sentiment que l’année 2023 pourrait être meilleure que prévu pour la zone euro. Les résultats des enquêtes sont de bon augure pour la dynamique de la croissance à la fin 2022. Cela qui pourrait créer un acquis de croissance favorable pour 2023 et renforcer l’espoir d’une diminution des relèvements de taux par la BCE sous l’effet de la baisse de l’inflation. La prudence s’impose toutefois. L’inflation globale reste bien trop élevée et l’inflation sous-jacente a augmenté en décembre. De plus, les données d’enquête ne fournissent aucune information, ou presque, sur le rythme de la croissance au-delà du premier trimestre.

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William De Vijlder

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2023 : TROIS “CERTITUDES”, BEAUCOUP D’INCERTITUDES

Les évolutions économiques de 2023 résulteront dans une large mesure du choc inflationniste de 2022 et de la réaction des banques centrales à ce choc. Trois évolutions semblent très probables : la désinflation – en termes d’inflation globale – devrait s’amorcer, les taux directeurs des banques centrales devraient atteindre leur pic cyclique et l’activité devrait souffrir de la hausse des taux d’intérêt enclenchée l’an dernier. Cela implique que la zone euro et les États-Unis devraient passer une partie de l’année en récession. La liste des incertitudes est longue : l’évolution des prix de l’énergie ainsi que l’ampleur et le rythme de la désinflation seront des éléments clés. Il y a toutefois des facteurs de résilience, ce qui implique que, dans l’ensemble, la récession devrait rester modeste.

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Brouillard

2023 : une année de transition mais vers quoi ?

L’année 2022 a été marquée par un bouleversement des paradigmes géopolitiques et économiques. 2023 devrait voir certains paramètres économiques changer d’orientation. L’inflation globale devrait baisser significativement, les taux directeurs des banques centrales devraient atteindre leur pic cyclique, tandis que les États-Unis et la zone euro passeraient une partie de l’année en récession. 2023 peut être considérée comme une année de transition ouvrant la voie à plus de désinflation, à des baisses progressives des taux d’intérêt et à une reprise économique modeste en 2024.

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Bend

Trois « certitudes » et beaucoup d’incertitudes

D’un point de vue économique, 2022 restera dans l’histoire comme l’année du retour en force de l’inflation, qui a obligé les principales banques centrales à entamer un cycle de resserrement agressif. Il est fort probable que dans douze mois, nous regarderons 2023 comme une année de récession et de désinflation, une année où les taux d’intérêt officiels auront atteint leur taux final. Comme toujours, la liste des « inconnues connues » est longue. Les prix de l’énergie pourraient encore augmenter après leur récent fléchissement, la désinflation pourrait être plus lente que prévu, les taux directeurs pourraient culminer à un niveau plus élevé que les prix actuels des marchés, la récession pourrait être plus longue et plus profonde. Cependant, nous devons également tenir compte des facteurs de résilience : la rétention de main-d’œuvre des entreprises qui devrait limiter la hausse du chômage, le soutien budgétaire dans de nombreux pays européens, la nécessité d’investir dans le contexte de la transition énergétique.

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Transition énergétique

La transition énergétique va-t-elle entraîner une hausse des taux d’intérêt ?

Répondre aux ambitions climatiques et numériques de l’Union européenne nécessitera un énorme effort d’investissement annuel supplémentaire. À court terme, dans un contexte de ralentissement de la croissance et de perspective de récession en 2023, cela représente une source potentielle de résilience. À moyen terme, cette impulsion de la demande peut soutenir ou même augmenter l’inflation, conjointement à d’autres facteurs susceptibles de conduire à une ‘greenflation’. Cela influencerait le niveau des taux d’intérêt officiels ainsi que les taux d’intérêt à long terme. Ces derniers pourraient également subir des pressions à la hausse en raison des considérables besoins de financement additionnels par rapport aux flux de financement normaux. Le mix de financement -banques versus marchés de capitaux- joue un rôle clé à cet égard.

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Emploi

La rétention de main-d’œuvre : une source de résilience en période de récession

Aux États-Unis comme dans la zone euro, les entreprises rencontrent toujours autant de difficultés à recruter. Cela pourrait les conduire à ne pas licencier quand les conditions économiques se durciront, par crainte de nouvelles difficultés au moment de la reprise. En limitant la hausse du chômage, ce comportement de rétention de main-d’œuvre constitue une source de résilience. Cependant, il se traduit aussi par une baisse de la productivité qui devrait peser sur les bénéfices des entreprises, et conduire ces dernières à augmenter leurs prix de vente. Dans ce cas, la rétention d’effectifs ralentirait aussi la baisse de l’inflation.

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Prévisions économiques

États-Unis : la fiabilité des prévisions du PIB réel en période de récession interpelle

La projection économique réalisée avant et pendant les récessions est un exercice délicat. Une analyse des résultats de l’enquête menée, auprès des prévisionnistes professionnels (SPF), par la Réserve fédérale de Philadelphie, montre que, depuis 1968, les erreurs de prévision au cours des récessions sont beaucoup plus élevées qu’en dehors. De plus, pendant les récessions les erreurs sont le plus souvent positives. Ainsi, les prévisions ont tendance à se révéler trop optimistes, même lorsqu’elles concernent le trimestre suivant. Actuellement, il existe un large consensus, voire une unanimité, sur le fait que les risques à la baisse, pesant sur la croissance du PIB, l’emportent du fait d’une multiplicité d’incertitudes et de vents contraires. L’historique des prévisions confirme que ces risques sont bien réels.

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Emploi

Zone euro : la surprenante résilience du marché du travail peut-elle durer ?

L’enquête réalisée par la Commission européenne sur la confiance des entreprises industrielles enregistre un repli significatif depuis le début de l’année. Cependant, les entreprises continuent de considérer le manque de main-d’œuvre comme un frein majeur à la production. Le niveau record des carnets de commandes -en termes de durée de production assurée- peut expliquer cette situation. Or, en raison de leur impact sur la croissance de l’emploi et des salaires, les goulets d’étranglement du marché du travail devraient soutenir les dépenses de consommation lorsque l’économie marquera le pas. Mais ce soutien sera probablement de courte durée. Les intentions d’embauche diminuent déjà, et le ralentissement de la croissance de l’emploi devrait alléger les tensions sur le marché du travail.

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